L'effet dynamo, un casse-tête non-linéaire

Emmanuel Dormy, Laboratoire de géomagnétisme, paléomagnétisme et géophysique de surface, CNRS/Institut de Physique du globe de Paris/Université Paris 7.
Henri-Claude Nataf, Laboratoire de géophysique interne et tectonophysique (LGIT), CNRS/Université Grenoble 1.
Jean-François Pinton, Laboratoire de physique de l'ENS de Lyon, CNRS/ENS Lyon.

L'origine du champ magnétique terrestre constitue probablement l'un des problèmes les plus surprenants de la physique moderne. Alors que la question posée est d'une simplicité remarquable, « pourquoi la boussole indique-t-elle le nord ? », la réponse se refuse aux physiciens depuis le XVIème siècle. La théorie des dynamos auto-excitées a été introduite pour la première fois par Sir Joseph Larmor en 1919. Elle a résisté aux critiques les plus sévères, mais n'a pas encore pu être appliquée au régime de paramètres terrestres. A l'ère du calcul scientifique, il peut sembler surprenant qu'aucun modèle numérique complet n'ait été proposé depuis sans introduire des termes ad hoc : paramétrisation d'une induction turbulente ou bien utilisation de valeurs de paramètres très éloignées de celles qu'il faudrait. Les raisons en sont cachées dans les non-linéarités du système.